samedi 30 mai 2009

Déclenché


Comme tu le sais, mon ami terrestre, je suis jusqu'au 14 juin de réserve. C'est à dire que pour 18 jours, je suis orphelin de planning... Je vais en effet servir de joker, au cas où pour une raison x ou y l'un de mes collègues ne pourrait pas assurer son vol. Je me présente donc à la cité PN à une heure donnée. On me fournit un beeper, et j'attends. Si au bout de 6h je n'ai pas été déclenché, je rentre à la maison, et je rejoue le lendemain.
Mais ce n'est pas le scénario qui a été retenu pour moi cette fois-ci.
Au bout d'une petite heure, mon bip bipe. Je suis alors au niveau 1 de la cité, je tue le temps en léchant la vitrine de la boutique (on y trouve un peu de tout, des bagages aux bijoux). Je sais qu'il faut faire vite, alors sans perdre de temps je me rends en salle de réserve au 2e. Je passe mon badge sur le lecteur pour imprimer ma feuille de rotation. Le verdict sort promptement de l'imprimante laser. Direction LAX, trigramme correspondant à l'aéroport international de Los Angeles. Départ prévu à 8h40 TU, c'est à dire 10h40 heure de Paris. Il est presque 9h20, ce qui veut dire qu'il est trop tard pour assister au briefing. Je récupère ma lourde valise. Particulièrement lourde aujourd'hui, puisque ne savant ni combien de temps je vais partir ni sous quelles latitudes, il faut bien se montrer prévoyant. Je me dépêche de la poser sur le tapis dédié aux bagages de soute. Puis je réalise que c'est l'heure de pointe (l'heure du hub, comme on dit), et les deux maigres filtres de sûreté de la cité sont saturés d'équipages en partance pour les quatre coins du monde. Retrouver le mien ne sera pas chose aisée, et peut-être devrai-je finalement sauter sur un ordi pour repérer le parking de l'avion et prendre une navette de mon côté pour les rejoindre sur le tarmac... mais non, après quelques tentatives infructueuses, je découvre mes collègues, et le poste de travail dans l'avion qu'ils m'ont gardé au chaud.

Los Angeles... Je ne suis pas un grand fan de cette ville. J'ai d'ailleurs du mal à vraiment la considérer comme telle. C'est plutôt un grand département, une région, où la voiture est reine, et où il est difficile sans elle de faire quoi que ce soit. Petite anecdote qui me revient à ce sujet : un de mes collègues me racontait qu'il était sorti de l'hôtel à pieds pour aller prendre un café dans un Starbucks situé à quelque 300m. Repéré déambulant sur Mc Arthur boulevard par une voiture de police, celle-ci s'arrête, cet homme sans roues sous ses fesses étant décidément louche... Où allez-vous comme ça en marchant ? Ah bon ? Quel hôtel ? Le Fairmont ?... Vous voulez qu'on vous dépose ? Ahhhhh... Si l'Amérique n'existait pas, il faudrait décidément l'inventer ! Bref... je ne suis pas fan de cette ville tout simplement parce qu'elle n'en a à mes yeux ni la forme, ni la couleur, ni l'ambiance. Après, il est certain qu'il y a ici des milliers de choses formidables à faire si l'on n'a pas peur des distances.
Pour cette fois-ci, rien de vraiment formidable; ce sera un peu de shopping dans un mall, ces immenses centres commerciaux à l'américaine, dont il faut au moins tripler la superficie pour pouvoir ranger les voitures... Et puis cet après-midi, petit retour à Balboa Island, que j'avais découvert il y a quelques années lors d'une de mes saisons AF... C'est toujours aussi mignon, bien que l'absence de soleil prive le lieu d'une partie de sa magie... Mais enfin... ça sent l'iode et les embruns. Et quand on travaille dans une boite de conserve, ça fait du bien !


Tricycle californien !




De sympathiques petites maisons de bord de mer...




Bear freaks !!


Et l'incontournable combi Wolkswagen californien; une photo qui sent le sable et les Beach Boys !

Newport, Orange County, LA, le 29/05/09

2 commentaires:

  1. Mon fils chéri, ta mère et moi avons plus particulièrement, bien sûr, mal vécu le drame de l'Atlantique... Toi aussi, je sais. Tu aurais pu te trouver dans ce A330, tu n'y étais pas, mais des centaines de tes Pax potentiels ont péri. Tout comme tes collègues, peut-être en avais-tu croisés...

    J'aime toujours autant ton journal de bord et hors bord, mais le Grand Correcteur paternel n'apprécie pas trop le "quelque" adverbial traité en adjectif ("à quelque 300 mètres") ni le "dépèche" qui a oublié son petit képi circonflexe... ;-)

    RépondreSupprimer
  2. Bien vu... Coquilles corrigées !

    RépondreSupprimer