jeudi 24 septembre 2009

Conaston, Guinérique.


Bonjour, citoyen Terrien !

Immobilisé depuis quelques minutes sur le tarmac, notre avion ouvre sa paupière avant gauche sur la fournaise guinéenne. Larmes fatiguées, nos passagers coulent lentement le long de l'escalier, avant de s'évaporer, puis de se condenser à bord du bus qui les accompagnera jusqu'au terminal. Chaleur, moiteur sont le dénominateur commun des escales africaines.
Comme souvent aux Etats-Unis, le circuit arrivée n'en finit pas. Un équipage United ("From the friendly skies") nous devance au filtre d'immigration. Nos visages commencent à trahir la fatigue de nos 7h30 de vol transatlantique.
Welcome to Boston, Massachussets.
Comme toujours à notre arrivée au Novotel Conakry, Cloclo nous attend, les bons de commande froissés d'impatience. Gambas tigrées, mangues, avocats, ananas, beurre de karité, fruits de la passion... faites vos choix, cochez, datez, signez, et après-demain, avant de partir vous serez livrés. Je ne commande rien, mais je m'ajoute à la liste des partants pour l'éternelle balade sur l'île de Room, demain. De toute façon, c'est ça ou rester à l'hôtel toute la journée. Pour le prix d'un room-service, vous avez la balade en pirogue, l'assurance de délicieuses gambas fraiches et d'un beau poisson grillé pour le repas, du farniente, voire un bain de mer... What else ?
Je me couche d'à peu-près bonne heure, après une assiette de pâtes au beurre montée dans ma chambre pour un prix tout à fait obscène. Mais dans ce quartier de Boston, en semaine et à cette heure, pas la peine de compter sur une cantine ouverte...
Je ferme les yeux devant TV5 Monde-Afrique et sur une bonne nouvelle : le Congo a lancé la première fusée spatiale 100% africaine. On est juste très inquiet pour le passager, un rat cosmonaute qui refuse, l'obstiné, de donner signe de vie suite à la destruction du véhicule intersidérant.
Il fait très beau au petit matin. Après le petit-déjeuner, je rejoins à pied le musée d'art contemporain. Des installations très intéressantes, projection du premier concours de rire, organisé par Phill Collins. On assied une dizaine d'humains, petits, grands, vieux, jeunes, hommes, femmes sur des gradins. Au top, il doivent rire. Le dernier qui s'arrête remporte une enveloppe avec de l'argent dedans. Troublant de voir, l'apparente gaité remplacée au fil des minutes par la souffrance. Et l'impossibilité pour les sens de distinguer le rire des larmes au final. La gagnante, une jeune ado, exulte lorsque l'avant-dernier candidat jette l'éponge. Elle ne prête que peu d'attention à l'enveloppe et son contenu. Je sors du musée, et le soleil est haut dans le ciel.
La pluie cesse juste avant que nous ne quittions l'hôtel. Nous embarquons par une plage qui tient lieu de marché. Le bruit est assourdissant. Le sol est recouvert de plusieurs couches de détritus, aplanis, tassés, compactés par les pieds tannés, les roues des carrioles; les couleurs passées sous l'action conjuguée de pluies diluviennes et la brulure du soleil tropical. A bord de la pirogue, j'observe l'installation intéressante de colonies de cloportes, passant du bois sec à la flaque d'eau sans faire la moindre différence. Hôtesses effarouchées, captain' rigolard et steward qui feint l'indifférence mais surveille discrètement les bestioles, prêt à lever le pied au cas où.
Je hâte le pas... je suis resté parmi les œuvres-d'art un bon moment, et je voudrais faire un saut du côté du Quincy Market avant la sieste pré-départ. L'endroit est noir de monde, c'est l'heure du déjeuner, et ça mastique de partout. Une barquette de sushis, un poulet au curry, des frites, des chips, des dips, des pretz', du coca, du café, du Dr. Pepper, de la Low-Fat water... Je laisse les touristes à leurs agapes... Et fais un saut chez Gap.

C'est une journée paresseuse que nous passons sur l'île : les gambas sont grillées à point, et le poisson divin... La bière locale porte un nom pour le moins cocasse (à découvrir dans le diaporama) et accompagne tout ça très bien. Une sieste, un petit tour de l'île à pied et la pirogue est avancée.


Et puis comme d'habitude, il faut rentrer à CDG...
Oui mais alors...
Cap à l'est...
Ou au nord ?



Montreuil, le 24/09/09


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