Bonjour Ami Terrien,
J'ai été déclenché de réserve jeudi dernier sur une rotation de quatre jours, à destination de Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie. Ce jeune pays fut créé il y a environ 60 ans, lors de la décolonisation, de la volonté des politiciens européens qui voulaient voir exister un pays "tampon" entre Maghreb et Afrique noire.
C'est un vol court (environ 5h), que nous effectuons sur un avion petit-porteur monocouloir, l'A319 ER (pour extended range). Il s'agit d'un module destiné au court/moyen courrier, équipé de réservoirs supplémentaires et d'aménagements cabine plus proches du long courrier. Le produit se nomme Dedicate et a essentiellement pour cible une clientèle d'employés de compagnies pétrolières. Le réseau compte d'autres escales comme Riyad, Malabo ou N'Djaména.
La maison
Le premier soir, nous nous rendons au Centre Culturel français de Nouakchott pour assister à la projection du film Home, de Yann-Arthus Bertrand. Le CCF est semble-t-il le point de chute des expats français. Drôle d'ambiance, tout le monde se connait. Voir ce film en ce lieu lui donne une autre dimension. Car ici j'ai vu les ânes chargés de barils d'eau, je vois les hommes donner une centième vie à des voitures qui en Europe encombreraient les casses depuis des lustres, et je vois des enfants se contenter du minimum.
Le film est très beau bien sûr, et il semble même qu'il ait trouvé un écho chez les électeurs en France ce week-end. Seul me choque le cynisme du groupe PPR qui a financé ce film pour se donner bonne conscience. Le mécénat, pourquoi pas ? Mais dans ces cas là il faut à mon sens savoir se montrer digne... et discret. Or les marques du groupes sont ostensiblement citées au début du film. Ces marques mêmes qui inondent de superflu les porte-containers évoqués dans le film. Dommage et choquant qu'Arthus Bertrand en soit réduit à faire le trottoir pour faire passer son message.
Après le diner, Moussa nous attend dans son taxi pour rentrer à l'hôtel. A sept dans sa petite berline allemande, le bilan carbone est acceptable.
Le désert et l'océan
Au restaurant du CCF, nous avons croisé Joséphine, expatriée de longue date qui organise des excursions pour les équipages. Rendez-vous est pris le lendemain pour trois d'entre nous. Avec Lamine notre guide et son 4x4, nous sortons de la ville (après avoir fait un détour par le marché aux chameaux pour négocier une hôtesse ;-)), et en quelques minutes, le désert nous offre son silence, son immensité et sa majesté. Nous retournons en ville, et cette fois-ci direction l'océan. Nous nous arrêtons pour nous ravitailler au marché aux poissons. Pour les européens que nous sommes, le lieu est pittoresque. Les écailles jonchent le sol, et les poissons sont posés à même la pierre. Nous remontons à bord du 4x4, direction la plage. La tente est montée en 10 minutes à peine. L'eau est chaude, et le bain un pur moment de bonheur. L'appétit ouvert par les embruns, nous nous régalons du poisson cuit dans la braise...
Paris nous parait si loin... et pourtant ce soir nous remonterons à bord de notre 319, et en à peine plus de temps qu'il ne faut pour le dire, nous y serons !
Allez, images !
J'ai été déclenché de réserve jeudi dernier sur une rotation de quatre jours, à destination de Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie. Ce jeune pays fut créé il y a environ 60 ans, lors de la décolonisation, de la volonté des politiciens européens qui voulaient voir exister un pays "tampon" entre Maghreb et Afrique noire.
C'est un vol court (environ 5h), que nous effectuons sur un avion petit-porteur monocouloir, l'A319 ER (pour extended range). Il s'agit d'un module destiné au court/moyen courrier, équipé de réservoirs supplémentaires et d'aménagements cabine plus proches du long courrier. Le produit se nomme Dedicate et a essentiellement pour cible une clientèle d'employés de compagnies pétrolières. Le réseau compte d'autres escales comme Riyad, Malabo ou N'Djaména.
La maison
Le premier soir, nous nous rendons au Centre Culturel français de Nouakchott pour assister à la projection du film Home, de Yann-Arthus Bertrand. Le CCF est semble-t-il le point de chute des expats français. Drôle d'ambiance, tout le monde se connait. Voir ce film en ce lieu lui donne une autre dimension. Car ici j'ai vu les ânes chargés de barils d'eau, je vois les hommes donner une centième vie à des voitures qui en Europe encombreraient les casses depuis des lustres, et je vois des enfants se contenter du minimum.Le film est très beau bien sûr, et il semble même qu'il ait trouvé un écho chez les électeurs en France ce week-end. Seul me choque le cynisme du groupe PPR qui a financé ce film pour se donner bonne conscience. Le mécénat, pourquoi pas ? Mais dans ces cas là il faut à mon sens savoir se montrer digne... et discret. Or les marques du groupes sont ostensiblement citées au début du film. Ces marques mêmes qui inondent de superflu les porte-containers évoqués dans le film. Dommage et choquant qu'Arthus Bertrand en soit réduit à faire le trottoir pour faire passer son message.
Après le diner, Moussa nous attend dans son taxi pour rentrer à l'hôtel. A sept dans sa petite berline allemande, le bilan carbone est acceptable.
Le désert et l'océan
Au restaurant du CCF, nous avons croisé Joséphine, expatriée de longue date qui organise des excursions pour les équipages. Rendez-vous est pris le lendemain pour trois d'entre nous. Avec Lamine notre guide et son 4x4, nous sortons de la ville (après avoir fait un détour par le marché aux chameaux pour négocier une hôtesse ;-)), et en quelques minutes, le désert nous offre son silence, son immensité et sa majesté. Nous retournons en ville, et cette fois-ci direction l'océan. Nous nous arrêtons pour nous ravitailler au marché aux poissons. Pour les européens que nous sommes, le lieu est pittoresque. Les écailles jonchent le sol, et les poissons sont posés à même la pierre. Nous remontons à bord du 4x4, direction la plage. La tente est montée en 10 minutes à peine. L'eau est chaude, et le bain un pur moment de bonheur. L'appétit ouvert par les embruns, nous nous régalons du poisson cuit dans la braise...
Paris nous parait si loin... et pourtant ce soir nous remonterons à bord de notre 319, et en à peine plus de temps qu'il ne faut pour le dire, nous y serons !
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Montreuil, le 08/07/09
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