jeudi 22 janvier 2009

Apthé



J'ai passé cette pluvieuse matinée à l'hôpital des armées Percy à Clamart.
C'est comme ça. Tous les deux ans point de salut (du moins pour moi simple civil salarié d'une entreprise de transport publique). Nos petits corps éprouvés doivent régulièrement montrer pattes et artères blanches, sinon bye bye les nuages.

J'ai fait pipi dans un bocal (mention spéciale à l'infirmier qui devant la file d'attente qui s'allongeait a eu cette heureuse formule "ça va être miction impossible"), j'ai été saigné, audiométrisé, tympannogramisé, électrocartographié, ophtalmisé puis ausculté. Entre chaque, j'ai aussi poireauté, beaucoup.
J'ai croisé Mon Général à plusieurs reprises. Ou plutôt devrais-je dire, Mon Général m'a gentiment grillé la politesse, comme on dit, à chaque examen. Escorté par un infirmier consacré, il allait systématiquement de cette formule : "Privilège de l'âge, ils ont peur que je me perde". Il était sympa, Mon Général. Et lui aussi il a dû faire pipi dans un bocal.
Je n'ai pas eu droit à un examen ORL. Maintenant, avec l'Europe c'est tous les quatre ans. Parce que dans les autres pays c'est comme ça. Nous, en France on était surbilantés, m'a dit l'infirmière. " Et si ils étaient sous-bilantés, ailleurs ?", j'ai dit. Elle avait l'air bien d'accord avec moi. Ceci dit elle n'avait pas l'air plus intéressée que ça par ce débat sur la seringue à moitié pleine ou à moitié vide...
Et puis à la fin j'ai rencontré le Docteur B. Jeune, ce docteur. Je pense qu'il devait avoir mon âge à peu prêt (c'est possible, de nos jours, médecin à 27 ans ? Je suppose que oui...). Et ça, ça fait tout drôle. Normalement, le médecin il est vieux. Enfin pas vieux vieux, mais plus que toi en tout cas. C'est idiot, mais ça m'en a flanqué un coup, de vieux ! Mais il était très gentil, il avait l'air pro et tout. Il a regardé mon dossier. Il m'a dit : "Alors vous avez pris des cours d'orthophonie ?". J'ai acquiescé, un peu surpris par la tournure de sa phrase. "Qu'est-ce qui vous est arrivé ? - Oh rien de grave, j'ai été orthophoniste". Sinon, biographie bizarre mise à part, tout va bien. Ma vue n'a pas baissé, j'entends toujours aussi bien. La seule chose qui l'a fait tiqué, c'est quand il a appris que je ne faisais pas de sport, si ce n'est faire quelques dizaines de kilomètres de marche en altitude par mois, un plateau dans chaque main. Le Docteur B m'a déclaré apte, mais m'a recommandé le badminton.

Sur ces entrefaits, un Bag-Mic et un café plus tard (une bonne malbouffe juste après une visite médicale, c'est kiffant) , comme il nous restait une place de ciné à utiliser avant très vite, je suis allé au MK2 Quai de Loire pour voire ça :

En VF, c'est "Religolo" (oui ça craint du boudin ce titre). C'est un peu ce genre de documentaire/enquête à la Michael Moore, assez en vogue en ce moment. Bill Maher, ancienne star de la Stand-Up Comedy, co-scénariste de Seinfield pour situer, part à la rencontre de différentes personnalités, très croyantes pour la plupart. Il essaye de les mettre face à leurs contradictions. C'était assez bien foutu, très rigolo. Très partisan aussi. Peut-être un peu trop. Les croyants détesteront, les athés comme moi adoreront... Il les oppose ouvertement. Les guerres de religion c'est dépassé. Maintenant il faudrait que les croyants et les non-croyants commencent sérieusement à se foutre sur la gueule. Non, il ne dit pas vraiment ça dans le film, mais c'est un peu ce que j'ai ressenti en sortant de la salle. Et bon si au final il s'agit encore de s'entretuer, merci bien ! Mais en gros, la plupart des religions s'accordant à dire que la fin est proche, pourquoi se casser les pieds à améliorer les choses si c'est pour finir ad patres rapidos ? (Cette question posée à un sénateur américain très catho dans le film en constitue un des moments de grâce).
Maher termine son film en disant "Mûrissez, ou mourez ". Ben vu que je suis déjà athé pratiquant je vais toujours me mettre au badminton, mais sans trop y croire...

Clamart, Paris, Montreuil, le 23/01/09

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